Rome, Italie, le 10 décembre 1997,

Chère amie,

Le retour symbolique n'aura pas lieu, nous ne ramènerons pas une dernière fois la voilure de Pignol en franchissant la passe du Vieux Port. Notre voilier reste à quai à Ostia, nous prenons le train.

Marseille - Vieux Port, Marseille-Saint Charles : la circum-navigation en Méditerranée aura presque été bouclé.

Il me plaît de t'écrire encore, pour le rythme du voyage.

En changeant de moyen de locomotion nous changeons d'échelle. Une distance improbable sépare Rome de Marseille en bateau. Une semaine, peut-être quatre ou cinq, en fonction des vents, des mouillages, des rencontres. En train, la distance qui sépare les deux villes est de dix heures et quelques minutes.

Avec notre retour à Marseille, notre relation aussi change : nous passions du temps ensemble pendant que je t'écrivais, tu le vivais bien des semaines plus tard en recevant la lettre, consciente que pour moi tout autour de la maison était différent.
J'attends demain avec impatience de te voir et d'entendre ta voix.
Amicalement,
François

 
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